Ni sommeil, ni lutte ; L'écroulement sourd D'une vague hirsute Dans les cris du jour. Ni trêve, ni flamme ; Le hurlement seul D'une rouge lame Sur un froid linceul. Au fond du ciel vide, Rien que la clameur Follement avide D'une aube qui meurt. Stridente...
Mots clés de l'oeuvre : lyrisme, versification, prosodie, soutien de Paul Guth, poésie d'aujourd'hui, émotion, sensibilité. 1 La vipère câline De tous les côtés, on me voue au diable, Moi qui de câlins rêve nuit et jour. Serais-je à vos yeux tellement...
C'était comme un grand soir d'où montaient des légendes. Les mots effarouchés s'étaient mus en offrandes Et les rêves, sans bruit, touchaient nos doigts frileux. Sur les lèvres en fleurs, avec de longues phrases, Les vents graves et doux amenaient des...
Mère n'est plus ; l'enfance est morte Et moi, je suis toujours vivant ; Un fleuve arrêté qui n'emporte Que de la poussière et du vent. Ses yeux nacrés, son teint magique, Ses longs doigts souples et rêveurs Jouaient une même musique Aux plus délectables...
Pressez-vous de m'aimer. J'avais froid tout à l'heure. Le vent du soir gémit comme un enfant glacé. D'infatigables maux pleuvent sur ma demeure, Et mes élans d'hier ont pour toujours cessé. Car hier est si loin... si loin que, terrassé, Je sens de toutes...
Après que nous aurons, la chair vieillie et lasse, Humé traîtreusement les venins de la mort Et qu'auront triomphé, jeunes à notre place, Des inconnus dont tout verra fleurir le sort ; Après que suffocants sur la terre mauvaise, Nous aurons contemplé...
Thierry_Cabot_-_L_age_d_or.mp3 Qui se souvient un peu dans le soleil enfui, Des grands cieux tournoyant comme une âme légère Et des chaudes amours à la couleur si chère, Où l'éternité même, un instant, avait lui ? Cet âge-là mêlait passion et bien-être...
Mots clés de l'oeuvre : lyrisme, versification, prosodie, soutien de Paul Guth, poésie d'aujourd'hui, émotion, sensibilité. Ce fut comme un émoi de chair et de satin, Un grand coup de soleil éclipsant le jour même Quand, prodige du ciel ou faveur du destin,...
Mots clés de l'oeuvre : lyrisme, versification, prosodie, soutien de Paul Guth, poésie d'aujourd'hui, émotion, sensibilité. François Villon Du fond des temps, Villon, comme une pure cime ; Foi sourde, chaude haleine au grand souffle attristé, Prêtre de...
Déjà rien ne sait plus le toucher ni l'atteindre. Mai, dépouillé de tout, n'est que l'ombre de mai. En lui suffoque un mal qui ne veut pas s'éteindre Et colore de sang le rêve qu'il aimait. Perfide cauchemar d'une lutte sans âge ! Chaque heure le flagelle...
Mots clés de " La Blessure des Mots " : lyrisme, versification , prosodie, soutien de Paul Guth, poésie d'aujourd'hui, émotion, sensibilité. Horrible temps ! La vie en miettes s'effiloche. Bien des couples, ce soir, tremblent d'être à genoux. Ma femme,...
Sur le quai fauve et noir empli de moiteurs sales, Les âges se défont au rythme aigu des trains... Voici longtemps. Peut-être en mai. Comme en rafales, Des houles de joie ivre incendiaient mes reins. J'avais les yeux ravis et comblés de l'enfance. La...
Ai-je longtemps conduit mes pas sans m'égarer ? Moi l'enfant des soirs nains, que chaque pierre incise Et qu'un pauvre idéal étreint jusqu'à pleurer Devant le sein troublant d'une belle indécise. Comment ! N'aurais-je pas en chemin assez vu Les âges moutonneux...
Ecoute encore sur ma joue Battre le flux et le reflux D’un oiseau tiède qui rejoue Ce qui bientôt ne sera plus. Vois déjà mourir à mes lèvres Comme un trop fugitif baiser, L’heure en porcelaine de Sèvres Que l’heure qui suit va briser. Découvre, décèle,...
Te vois-tu ? mon parterre à l’ignoble figure ! Te vois-tu ? déjà seul et fertile en douleurs ! Car le temps, ce venin somptueux d’envergure, Dès la semaine enfuie, a ravagé tes fleurs. J’en avais pourtant mis de toutes les couleurs, Des lys partout, des...
Toi qui me connais, As-tu vu ma peine ? Les estaminets Courus à la chaîne ? Quinze triomphaux Vineux chloroformes ? Dans le matin faux, Deux amis sans formes ? Toi qui me souris, As-tu vu mes gestes Perdus sous les cris Des heures funestes ? Un noir music-hall...
Figure-toi l’épée au cœur des mousses tendres, Le rut phénoménal du crétinisme en fleurs, Et toujours envahi, submergé par les cendres, Un famélique espoir qui cherche ses couleurs. Figure-toi l’orgueil sirupeux des images, Le mot sonore et vain goulûment...
Pour lui plaire, elle a mis son châle et ses bottines Et décoré ses cils d’un peu de rimmel bleu. Il lui vient en marchant des lueurs enfantines Qui la brûlent déjà comme un rêve qui pleut. Enfin le quai… le train d’où l’homme va descendre. Mais aucun...
Au loin déjà, les barques muettes Baisent tout l’or assoupi des eaux. O lune pleine entre les roseaux ! Tremblant d’aimer nos deux silhouettes. Comme en bijou l’extase qui vient, A la nuit blonde, accole ses lèvres, Et comme flotte avec d’amples fièvres...
À Léane Au feu de quelle étoile, à l'or de quelle rive, Avons-nous quelquefois réchauffé nos pieds lourds ? Dans quel espace vain flottant à la dérive Et rongé par la lèpre invisible des jours ? Qui sommes-nous, perdus comme un sanglot d'écume Parmi les...
J'ai le plaisir de vous annoncer, aujourd'hui, la parution de l'édition complète de mon livre intitulé "La Blessure des Mots". https://www.accents-poetiques-editions.com/produit/la-blessure-des-mots/ En voici, ci-dessous, l'avant-propos : Cette œuvre...
Thierry_Cabot_-_A_Leane.mp3 À Léane Au feu de quelle étoile, à l'or de quelle rive, Avons-nous quelquefois réchauffé nos pieds lourds ? Dans quel espace vain flottant à la dérive Et rongé par la lèpre invisible des jours ? Qui sommes-nous, perdus comme...
À Léane Au feu de quelle étoile, à l'or de quelle rive, Avons-nous quelquefois réchauffé nos pieds lourds ? Dans quel espace vain flottant à la dérive Et rongé par la lèpre invisible des jours ? Qui sommes-nous, perdus comme un sanglot d'écume Parmi les...
Mots clés de l'oeuvre : lyrisme, versification, prosodie, soutien de Paul Guth, poésie d'aujourd'hui, émotion, sensibilité. Ils rôdent, spécieux, le long des couloirs glauques, Nourris de hargne molle et de sots règlements, L'esprit tout emmuré dans de...
Je n’ai plus de mots. Les tiens n’ont plus d’âge. Notre logis daigne à peine nous voir. Mon feu s’est noyé dans l’eau du lavoir Près duquel sonnait ton doux bavardage. Ce fut là, mon Dieu, que nous eûmes tant Jour et nuit de foi, de trouble et de leurres....