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12 janvier 2014 7 12 /01 /janvier /2014 15:00

 

 

Ecoute encore sur ma joue

Battre le flux et le reflux

D’un oiseau tiède qui rejoue

Ce qui bientôt ne sera plus.

 

Vois déjà mourir à mes lèvres

Comme un trop fugitif baiser,

L’heure en porcelaine de Sèvres

Que l’heure qui suit va briser.

 

Découvre, décèle, devine

Toutes les failles dont mon front

Quelquefois soûl d’une eau divine,

Porte la blessure et l’affront.

 

Nous ouvrons tous le même livre

Et nous le fermons tous… mais quand ?

Est-il jamais simple de vivre

A compter chaque être manquant ?

 

C’est moi, c’est toi, c’est nous, personne.

Nos destins se ressemblent tant.

Tant que déchiré j’en frissonne,

Tant que j’en ai le cœur battant.

 

D’abord poupon jailli des brumes,

La vie étrange a la couleur

De somptueux rêves de plumes

Au nid du jour ensorceleur.

 

Enfant plus tard, l’aube s’entrouvre.

Les pas conquièrent d’autres cieux,

Et nous réinventons le Louvre

A la lumière de nos yeux.

 

L’adolescence alors venue,

L’idéal gifle le réel

Sans fatigue, sans retenue

Car notre monde est si cruel !

 

Puis jetant l’obole ou l’insulte,

Ou fraternel, ou vil et dur,

Apparaît enfin l’homme adulte

Dans son habit en clair-obscur.

 

Après ? Faut-il que je le dise ?

La vieillesse au bout du chemin

A laquelle avec gourmandise

La mort vorace tend la main…

 

Mais écoute là sur ma joue

Aux sons de l’espoir entêté,

Une promesse qui rejoue

Un air nouveau d’éternité.

 

 

Poème extrait de "La Blessure des Mots"

 

 

 

Mémoire de juillet

 

 

Que renaissent baignés de nitescences roses,

Les chaleureux matins sur la colline en fleurs,

Quand l'aurore dansante ouvre les yeux des roses

Et que l'été, grand peintre, y mêle ses couleurs.

 

Couleurs d'un beau juillet qui dans l'heure première

Joue avec les tons purs des jaunes, des carmins...

Juillet où les habits se gorgent de lumière

Et dont les parfums soûls dévalent les chemins.

 

Que s'allongent ensuite, ô calme ! ô sourde étreinte !

Les longs après-midi dormant près des cours d'eau,

Tandis que les corps las s'abandonnent sans crainte

A la molle saveur d'éloigner tout fardeau.

 

Indolence, paresse, abandon, charme d'être ;

Les regards alanguis se font plus caressants ;

Et juillet plein de gloire, ainsi que flambe un maître,

Accroche un sceau vermeil aux lèvres des passants.

 

Que s'allument enfin les soirs chargés de brises

Qu'au seuil de l'enjôleuse approche de la nuit,

Une musique tiède entre les ombres grises,

Effleure à la façon d'une harpe qui luit ;

 

Les soirs des amoureux à peine encore sages

Auxquels un baiser d'or fait toucher l'arc-en-ciel ;

Car le jour expirant, juillet, par cent messages,

Etoile chaque don jusqu'au suprême Ciel.

 

 

Poème inédit extrait de "La Blessure des Mots"

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  • : Thierry CABOT
  • : Il réunit des textes extraits de mon oeuvre poétique intitulée : " La Blessure des Mots "
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