Thierry_Cabot_-_Le_Vieillard_et_la_Jeune_Fille.mp3
Votre souffle a pour moi dont la sève décline
L'ensorceleuse ampleur des jours se fécondant.
O belle que je sais dans toute chose encline
A jeter sur ma route un grand ciel confondant !
Les bals miraculeux enlacent vos chevilles,
Le plein amour s'éveille en don halluciné.
Il n'est pas jusqu'au temps qui n'ombre ses aiguilles
Quand l'aurore vous ceint du bonheur d'être né.
Déjà le matin nu fait jaillir des flammèches
Au coin de votre tempe aux friselis moqueurs :
Guipure de soleil accrochée à vos mèches
Où roule ingénument un nid d'accroche-coeurs.
Splendide, vous semblez comme une reine étrange,
Autour de mes vieux doigts, amonceler sans fin
Tous les joyaux rêvés et cueillis par un ange,
Un ange au bras duquel je n'ai plus soif ni faim.
Chacun de vos élans saisit l'âme du monde.
Jeune fille, vos pas rendent les miens plus forts.
Et pendant que la vie au sang chaud nous inonde,
Vous riez... vous riez... à surprendre les morts.
Poème extrait de "la Blessure des Mots"
http://www.elpediteur.com/catalogue.htm#cabot