Mots clés de l'oeuvre : lyrisme, versification, prosodie, soutien de Paul Guth, poésie d'aujourd'hui, émotion, sensibilité.
1 C'est l'heure...
Je ne suis plus qu'un lieu morbide,
Qu'un souffle amer de chants éteints.
Les rides blessent ma mémoire
Comme un fleuve désespérant.
Et quand je crie ou me désole,
L'horreur me saisit à la gorge
Tandis qu'explose à mon visage
L'urne sanglante de mes jours.
Je frappe et cogne à chaque porte,
Je me brise au lit des défunts.
Oh ! fureur inutile et vaine !
Déjà, c'est l'heure de mourir.
2 Oubliez-moi
Oubliez-moi ; je fus un homme
Que dévora tout le possible,
Une âme, un coeur faits à l'image
De mes prières consumées.
Oubliez-moi, j'avais un nom
Que pas un lieu n'a retenu,
Un corps aimé par d'autres corps
Et dont subsiste à peine l'ombre.
Oubliez-moi ; j'étais vivant :
Plus que le feu, plus que le monde.
Mes bras soulevaient la lumière
Au poids fécond de mes désirs.
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La mort me presse ; oubliez-moi !
Où fut d'ailleurs jamais un homme ?
Poème extrait de " La Blessure des Mots " ( L'âme consumée )
première édition