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21 septembre 2007 5 21 /09 /septembre /2007 09:13


 

Je suis un homme empli de toutes les errances,
Un exilé sans voix inutile à lui-même,
Un mendiant battu par le vent triste et blême
Et qui soupire après de vagues espérances.

Entre vingts rochers noirs balayés de souffrances,
Mon destin va roulant comme une lame extrême,
Plus loin, toujours plus loin où le chaos l'essaime,
Et pareil à l'écume aux troubles fulgurances.

Objet veule en tous lieux, mi-déchu, mi-grotesque,
Chaque flot m'engloutit sous son poids gigantesque
Avec des feulements pleins de haine et de soufre ;


Et noyé dans ma nuit, c'est en vain que j'implore
Quelques vers assez fous pour me tirer du gouffre,
Ayant perdu les mots qui font croire à l'aurore.


Poème extrait de " La Blessure des Mots "

http://www.elpediteur.com/catalogue.htm#cabot





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21 septembre 2007 5 21 /09 /septembre /2007 08:58


Mots clés de l'oeuvre : lyrisme, versification, prosodie, soutien de Paul Guth, poésie d'aujourd'hui, émotion, sensibilité.

 


Nous attendons, l'orgueil défait, l'espoir tenace,
Veufs chaque jour d'un idéal se morfondant
Que le monde revêche en tous lieux cadenasse,
Et qui s'agite en nous comme un poison ardent.

Nous attendons, chargés de voeux, maculés d'ombre,
A l'affût d'une étoile au regard dévasté,
Avec des chants ternis sous des failles sans nombre
Et les yeux revêtus d'un improbable été.

Nous attendons, mangés de nuit, troués d'absence,
Le cri dans le chaos, le feu dans l'essentiel,
Allant, exaspérés, de chute en renaissance,
Tantôt près de l'enfer et tantôt près du ciel.

Nous attendons, hallucinés d'une foi sauve,
Tout pleins de force neuve et de clairs abandons.
Malgré le temps, malgré la vie aux jeux de fauve,
Depuis longtemps... depuis toujours... nous attendons.


Poème extrait de " La Blessure des Mots "

http://www.elpediteur.com/catalogue.htm#cabot

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21 septembre 2007 5 21 /09 /septembre /2007 08:33

Mots clés de l'oeuvre : lyrisme, versification, prosodie, soutien de Paul Guth, poésie d'aujourd'hui, émotion, sensibilité.

 


Tel un corps souffreteux de l'Europe aux Comores,
Notre vieux monde usé gémit par tous ses pores ;
L'argent commande aux lois, aux coeurs et même aux arts,
Et l'infâme bêtise aux crocs longs et sonores
Nous fait ramper ainsi que d'immondes lézards.

Las ! où sont les grands fous, les seigneurs, les rebelles
Qu'appelaient chaque soir nos âmes toujours belles ?
Où sont les flamboyants éveilleurs d'inouï ?
Qui riaient dans l'azur comme des milliers d'ailes
Et d'un élan sans faille, à tout répondaient : oui.

O l'orgueil envolé sur les cimes du juste !
O les chants écumeux pleins d'une fièvre auguste !
O les bonds souverains pétris de sainteté !
Comme il semble infini, l'espoir que l'on déguste,
Notre espoir tour à tour béni puis détesté.

Mais pourquoi cette haine ardente et jamais lasse
Quand nous ne réclamons qu'un peu d'oint et de grâce
Le long des noirs chemins où se brisent nos pas ?
Pourquoi tant de mots neufs égarés dans l'espace 
Et tant de beaux romans que l'on n'achève pas ?

Parlez ! foi sanglotante, oui parlez ! fontaine ivre.
Parlez ! Des anciens jours un sursaut nous délivre,
Etoilant de ferveur nos mains et nos esprits.
Dieu ! l'amour tout entier soulève un coin du Livre
Pour le voeu triomphant dont nous sommes épris !

Plus haut ! vérité claire, oh ! plus loin ! vil mensonge ;
Vouloir suffit à l'homme ébloui par un songe
Tissé de pures nuits et d'éveils frissonnants,
Et nous verrons grandir le feu qui nous prolonge
Et nous l'embrasserons, émus et rayonnants.

Eclairs fous ! don de soi ! lumineuses prairies !
Bouquets fiers ! jeux drapés aux vagues des soieries !
Tous les lieux, tous les temps jaillis du même accord !
Ah ! prodige nouveau, toutes les griseries !
Enfin libres d'un monde enfanté sans effort !


Poème extrait de " La Blessure des Mots "

http://www.elpediteur.com/catalogue.htm#cabot





   

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21 septembre 2007 5 21 /09 /septembre /2007 06:13





Mots clés de l'oeuvre : lyrisme, versification, prosodie, soutien de Paul Guth, poésie d'aujourd'hui, émotion, sensibilité.




1 La vipère câline


De tous les côtés, on me voue au diable,
Moi qui de câlins rêve nuit et jour.
Serais-je à vos yeux tellement coupable
Quand chaque morsure est un cri d'amour ?

Ainsi l'on me juge en tous points vulgaire,
L'homme n'a de voeu que pour mon trépas ;
A longueur d'année, il me fait la guerre
Ou bien, sans raison, détale à grands pas.

Et, marquée au front d'un sceau d'infamie,
D'aucun je ne puis devenir l'amie,
Je dois me cacher, malheureux serpent.

Oh ! Vous que ma langue aussitôt effraie,
Donnez un regard au monstre rampant.
Il n'est point, hélas, de douleur plus vraie.


2 Le lièvre chasseur


Imaginez qu'un fusil
Tombe entre les mains d'un lièvre,
Et qu'un homme nu, transi
Coure à s'en donner la fièvre.

Nulle chance ! Nul répit !
On le traque sans relâche,
Puis dans l'ombre enfin tapi,
Le gibier vise le lâche.

Mon Dieu l Quel effarement !
Notre humain décidément
Goûte fort peu l'aventure.

Non, le lièvre n'a pas faim.
Tremble, faible créature ;
Il veut seulement ta fin.


Poème extrait de " La Blessure des Mots "

http://www.elpediteur.com/catalogue.htm#cabot


  


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20 septembre 2007 4 20 /09 /septembre /2007 13:33

Mots clés de l'oeuvre : lyrisme, versification, prosodie, soutien de Paul Guth, poésie d'aujourd'hui, émotion, sensibilité.

 


Les cieux dévastés m'ont mis l'âme en fosse.
Où git mon soleil aux chants de velours ?
Le vent froid qui vient de la plate Beauce
Roule des accents barbares et lourds.

Tel un large flot devenu féroce,
Cent nuages vont balayant mes jours,
Cent nuages laids dans la clarté fausse,
Que l'espace blême étire toujours.

Et tandis qu'avec tumulte et rudesse, 
L'ouragan cendreux de sa langue épaisse
Me gifle le coeur véhémentement,

Moi, l'enfant glacé sous la noire bise,
Je cherche, orphelin, le bleu firmament
Où par tant de feux ma vie était prise.


Poème extrait de " La Blessure des Mots "

http://www.elpediteur.com/catalogue.htm#cabot




/annuaire.soucoupe-volante.com. http://annuaire.soucoupe-volante.com.

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20 septembre 2007 4 20 /09 /septembre /2007 13:07


Mots clés de l'oeuvre : lyrisme, versification, prosodie, soutien de Paul Guth, poésie d'aujourd'hui, émotion, sensibilité.

 


Rivière lasse où je me noie ;
Le jour s'habille d'apparence,
Et je m'abîme dans la soie
D'une cruelle et longue errance.

Je n'ai plus de larmes... plus rien
Qui vaille un souffle d'espérance.
Tout prend le goût d'un vieux fruit rance
Abandonné par quelque chien.

Horreur ! à chaque instant je ploie
Comme un frêle esquif en démence ;
Brisé, brisé telle une proie
Qu'engloutirait la mer immense.

Rude océan où je me noie ;
L'heure vole à sa fulgurance !
Est-ce la fin de ma souffrance ?
Est-ce le début de ma joie ?


Poème extrait de " La Blessure des Mots "

http://www.elpediteur.com/catalogue.htm#cabot

 

 

 

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20 septembre 2007 4 20 /09 /septembre /2007 12:04

Mots clés de l'oeuvre : lyrisme, versification, prosodie, soutien de Paul Guth, poésie d'aujourd'hui, émotion, sensibilité.

 


D'où vient que tout à coup je me sens presque vieux ?
L'inutile jouet d'un faux rêve qui passe ?
Et que j'appelle en vain une ombre dans l'espace ?
Ce reflet si changeant de moi-même à mes yeux.

Est-ce hier ou demain ? Que de cris ! Que d'adieux !
On se lève, on se couche en la même grimace ;
Ce que l'un jette aux ans, un autre le ramasse,
Et nous sommes des nains qui se voulaient des dieux.

Ah ! ces rides ! ces plis ! violant mon visage,
Ce temps obscur et fou comme un mauvais présage,
Puis l'angoisse mesquine à l'affût du miroir.

Je ne suis déjà plus et je deviens un autre ;
A leur tour, bien des yeux trembleront de s'y voir ;
Quel masque d'infamie est plus grand que le nôtre ? 


Poème extrait de " La Blessure des Mots "

http://www.elpediteur.com/catalogue.htm#cabot

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20 septembre 2007 4 20 /09 /septembre /2007 11:43

Mots clés de l'oeuvre : lyrisme, versification, prosodie, soutien de Paul Guth, poésie d'aujourd'hui, émotion, sensibilité.

 

Le riche

Je vis dans un palais costumé de féerie,
Où l'abondance règne en habits somptueux,
Tandis qu'autour de moi se prosternent les gueux ;
La richesse est ma loi, mon unique patrie.

L'artiste

Je me lève ébloui dans les vagues du monde,
Submergé de musique à l'envol frémissant,
Et de cent idéaux chaque fois renaissant,
Et me lavant d'émoi jusqu'au sortir de l'onde
.

L'homme d'Etat

Je courtise les mots et j'aligne les sommes.
Aux jeux les plus subtils s'exerce mon pouvoir.
O chemin de conquête ! ô ruine d'un savoir
Qui me fait oublier le nom même des hommes
!

Le saint homme

Je suis pauvre, sans flamme, et la gloire m'insulte.
Personne ne me voit, personne ne m'entend ;
Or j'ai, sur tout le monde, un mérite éclatant
Car à la bonté seule est voué tout mon culte.


Poème extrait de " La Blessure des Mots "

http://www.elpediteur.com/catalogue.htm#cabot

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20 septembre 2007 4 20 /09 /septembre /2007 11:32

Mots clés de l'oeuvre : lyrisme, versification, prosodie, soutien de Paul Guth, poésie d'aujourd'hui, émotion, sensibilité.




Ai-je tant vécu pour un leurre
Cruel comme un soleil morose ?
Le monde est une affreuse chose
Devant quoi je saigne à toute heure.

Tout me séduit et tout m'apeure,
Le mal trichant en virtuose.
Ai-je tant vécu pour un leurre
Cruel comme un soleil morose ?

Certes, la mort semble meilleure
Que mon dégoût fait de névrose,
Que ma main, riche d'une rose
Dont le poison déjà m'effleure.

Ai-je tant vécu pour un leurre ?


Poème extrait de la " Blessure des Mots "

http://www.elpediteur.com/catalogue.htm#cabot

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20 septembre 2007 4 20 /09 /septembre /2007 10:15

Mots clés de l'oeuvre : lyrisme, versification, prosodie, soutien de Paul Guth, poésie d'aujourd'hui, émotion, sensibilité.

 


Les notes font crier un espace magique
Où les rires flottants ont des yeux de baisers,
Et devant moi, fiévreuse, éclate une musique
Mêlant ses tourbillons à mes voeux aiguisés.

Et j'agite à la fois le tendre et le sublime,
Et je vole aux matins des colliers de splendeur ;
Me voilà sur le fil bondissant d'un abîme,
Vêtu par la beauté d'une nouvelle ardeur.

O merveille ! Je suis... plein de charmes étranges.
J'ai conquis l'univers avec des ailes d'anges
Et j'épèle ma joie aux foules des secrets.

O verbes suspendus à l'éclat d'une course !
Mon esprit rayonnant est l'eau vive et la source ;
Il a bu l'infini dans les sons les plus vrais.


Poème extrait de " La Blessure des Mots "

http://www.elpediteur.com/catalogue.htm#cabot

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Présentation

  • : Thierry CABOT
  • : Il réunit des textes extraits de mon oeuvre poétique intitulée : " La Blessure des Mots "
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