Mots clés de "La Blessure des Mots" : lyrisme, versification, prosodie, soutien de Paul Guth, poésie d'aujourd'hui, émotion, sensibilité
Comme j'ai pu dans tout semer des riens sans charme.
Comme j'ai face au vide aliéné mon sang
Et mis sur ma figure automnale en passant
Les écueils d'une plaie où bredouille une larme.
Chez l'homme, je n'ai vu que la pose ou l'alarme,
Que la haine écumeuse ou le moi grimaçant,
Et l'orgueil et le mal tour à tour s'abaissant
A camoufler la mort sous le plus laid vacarme.
Mais pour peu que le Ciel eût voulu me toucher,
Comme j'aurais couru de clocher en clocher
Avec toute la foi dont l'amour est prodigue.
Comme pour celui-ci, comme pour celui-là,
J'aurais fait s'écrouler chaque mur, chaque digue
Et su tendre la main aux fruits de l'au-delà.
Poème extrait de "La Blessure des Mots"