Infini poudroiement que le cœur large appelle,
O fécond trouble illuminé du sud au nord !
Voilà que loin là-bas se dresse une chapelle
Où l’amour sidéral flamboie autant que l’or.
C’est le moment, c’est Lui ; les gestes en cascades
Mêlent leur douceur tiède à l’ocre de nos yeux.
J’imagine des mains, blanches sous les arcades,
Célébrant l’éternel pour en bleuir les cieux.
Que par les mots tout neufs, l’espoir chu se soulève !
Qu’avec magnificence en robe de prélat,
Le Sacré fabuleux vienne exalter le rêve
Dans un commun prodige étonné d’être là !
Dansez, longues ferveurs, au baiser de l’extase.
Riez, torrents du bien si chèrement fêté.
Nous nous habillerons de saphir, de topaze
Et des fleurs et des nids qui louangent l’été.
L’été longtemps cherché du fond de notre souffle
Parmi les sentiers clos et les chemins griffus,
L’été qu’après l’hiver que le frimas boursoufle,
La clarté pose, chaud, sur nos désirs touffus.
Comme nous déploierons l’insensé, l’indicible
Jusqu’au bord de l’écume ineffable du beau.
Comme à chaque frisson, tout deviendra possible.
Comme je le voudrais… pauvre gars sans flambeau.
Poème inédit extrait de "La Blessure des Mots"